Les cartes montrent l’évolution de l’espace occupé par l’Empire au fil du temps. Les deux flèches en bas à gauche du cadre permettent de passer de la page 1 à la page 2 et réciproquement.
Les Repères chronologiques listent les dynasties.
La Synthèse de l’Histoire chinoise tente d’esquisser les grandes lignes de l’Histoire de Chine, du Paléolithique à la fondation de la République populaire de Chine.
LES CARTES
Cartes-empire-ChinoisLES REPÈRES CHRONOLOGIQUES
Xia XXIIe – XVIIe av. J.-C.
Shang XVIIe – vers 1050 av. J.-C.
Zhou Occidentaux vers 1050 – 771 av. J.-C.
Zhou Orientaux 771 – 246 av. J.-C.
Les Printemps et les Automnes 722 – 481 av. J.-C.
Les Royaumes Combattants 481 – 221 av. J.-C.
Qin (unification par Qin Shi Huang) 221 – 207 av. J.-C.
Han Antérieurs et Postérieurs 206 av. J.-C.-220 ap. J.-C.
Les Six Dynasties 220 – 589
Les Trois Royaumes 220 – 265
Jin Occidentaux 265 – 315
Jin Orientaux 317 – 420
Les Seize Royaumes des Cinq Barbares 304 – 439
Dynasties du Nord et du Sud 420 – 589
Sui 589 – 618
Tang 618 – 907
Les Cinq Dynasties et les Dix Royaumes 907 – 960
Song du Nord 960 – 1127
Jin (Jürchen) 1115 – 1234
Song du Sud 1127 – 1276
Yuan (Mongols) 1279 – 1368
Ming 1368 – 1644
Qing (Mandchous) 1644 – 1911
République de Chine 1911
République populaire de Chine 1949
SYNTHÈSE DE L’HISTOIRE DE CHINE jusqu’à 1949
Paléolithique
Premiers peuplements d’humains d’avant Homo sapiens dès 2,1 millions d’années avant notre ère. Homo sapiens dans de nombreuses régions dès 100’000 à 40’000 avant notre ère.
Néolithique
10’000 à 4’000 avant notre ère, avec deux cultures principales:
– Yangshuo (poterie rouge) du Gansu au Henan
– Longshan (poterie noire) plus à l’Est, du Henan au Shandong / Jiangsu
Xia XXIIe-XVIIes. av. J.-C.
Dynastie légendaire établie autour du fleuve Jaune, entre l’Ouest du Henan et le Sud du Shanxi. Aurait été fondée par Yu le Grand dans le Sud du Shaanxi.
Shang XVIIes.- vers 1050 av. J.-C
Vallée du fleuve Jaune, plaine centrale de Chine. Premiers Etats, bronzes admirables, début de l’écriture durant la phase finale (inscriptions divinatoires sur omoplates et carapaces de tortues). Religion dominée par le culte des ancêtres. Sacrifices humains à l’occasion des funérailles princières, du culte aux morts, ou de la consécration d’édifices. Dernière capitale: Anyang, province du Henan. D’autres cultures remarquables ont coexisté ailleurs en Chine (Sanxingdui par ex.).
Zhou Occidentaux vers 1050-771 av. J.-C.
Plaine centrale de Chine; capitale: Hao, dans la région de Xian, province du Shaanxi. Régime féodal, culte des ancêtres. Premiers développements de l’utilisation du cheval. Premières inscriptions sur vases de bronze.
Zhou Orientaux 771-246 av. J.-C.
Déplacement de la capitale plus à l’Est: Luoyang, province du Henan. Perte d’influence. Apogée du bronze. La pensée et la culture chinoise commencent de prendre forme, l’écriture évolue vers une graphie presque moderne.
Figures marquantes: Kongzi (Confucius 551-479); Laozi (Lao-Tseu 570-?, légendaire)
Les Printemps et les Automnes 722-481 av. J.-C.
Phase de conflits entre principautés de puissance égale, que les Zhou n’arrivent plus à rassembler. Prépondérance de la noblesse. Région située entre les bassins du fleuve Jaune et du fleuve Yangzi. Développement de cultures régionales variées. Fonte du fer. Les quatre procédés du diagnostic médical.
Les Royaumes Combattants 481-221 av. J.-C.
Sept royaumes en guerres incessantes, situés dans le bassin du fleuve Jaune. D’autres petits royaumes subsistent dans la plaine centrale, autour de l’ancien territoire Zhou, dans les province du Shandong et du Henan. Plusieurs aires culturelles spécifiques. Concentration du pouvoir, constitution d’Etats centralisés, dirigés par une administration. Progrès techniques et économiques. Premières murailles, entre royaumes et pour contenir les nomades. Naissance d’écoles de pensée (confucianisme, taoïsme, légisme, etc.). Calcul de l’année solaire.
Qin 221-207 av. J.-C.
Le royaume de Qin soumet ses ennemis. Inauguration de l’ère impériale par Qin Shihuangdi. Capitale: Xianyang (proche de l’actuelle Xian). Les atouts de Qin: une situation géographique favorable, dans la vallée de la Wei, entre montagnes et fleuve Jaune, des terres riches mises en valeur par des travaux d’irrigation, une bonne technique et organisation militaire, un appareil administratif efficace. Expéditions au Fujian, au Guangdong, au Guangxi et au Nord du Vietnam. Campagnes contre les nomades. Construction d’un réseau de routes impériales. Reconstruction et prolongation des Grandes Murailles sur 6’000 km. Construction de palais et du célèbre mausolée (l’armée de terre cuite). Unification des poids et mesures, de la monnaie et de l’écriture. -213: L’incendie des livres. Régime brutal et autoritaire.
Han antérieurs et postérieurs 206 av J.-C.-220 ap. J.-C.
L’un des âges d’or de la Chine. Son fondateur, Liu Bang, est un chef de guerre d’origine paysanne, révolté contre la dynastie Qin. Capitales: Chang’an (Xian), puis Luoyang (province du Henan). Stabilisation de l’institution impériale, assouplissement des lois et du centralisme, mise en place du confucianisme, expéditions vers les peuples de la steppe et vers le Sud, ouverture de la route de la soie, expansion territoriale. Ambassades japonaise, indienne, parthe, birmane, javanaise, et de marchands de l’Orient romain. Puis affaiblissement des empereurs face aux ministres et aux eunuques, renforcement des grandes familles dans les provinces, jusqu’à la désagrégation de l’empire Han. Premières épreuves officielles pour le choix des fonctionnaires. Essor de la musique et de la poésie. Emergence des premiers courants taoïstes, arrivée du bouddhisme. Nombreuses tombes riches de renseignements sur l’art de vivre et les croyances. Invention du papier, premier dictionnaire, maîtrise de la fonte, nombreuses améliorations techniques. Le dernier souverain est cruel et autoritaire, la dynastie s’écroule, éclate en trois royaumes. Pour quatre siècles l’unité est brisée, et le pays sera occupé, au Nord, par les Barbares.
Figures marquantes: l’historien Sima Qian et l’empereur Wudi.
Les Six dynasties 220-589
division entre la Chine du Nord et la Chine du Sud, époque mouvementée.
Les Trois Royaumes 220-265
Affrontements de trois royaumes: Wei au Nord, le long du fleuve Jaune; Wu dans le Sud-Est; Shu dans le bassin du Sichuan, au Sud-Ouest. Essor des régions méridionales du bassin du fleuve Jaune, renouveau d’écoles de pensée en rupture avec le confucianisme, affirmation du taoïsme et du bouddhisme. Développement de la poésie.
Figures marquantes: le général Cao Cao (royaume de Wei), Liu Bei (royaume de Shu), le stratège Zhu Geliang, ami de Liu Bei. Le médecin Hua Tuo.
Jin Occidentaux 265-315
Wei conquiert Shu, puis Wu, fonde la dynastie Jin. Capitale: Luoyang. Les Jin réunifient la Chine pour une courte période, ramènent la paix. Mais les nomades Xiong Nu envahissent la plus grande partie des plaines du Nord de la Chine, chassent les Jin vers le Sud.
Jin Orientaux 317-420
Les Jin se replient dans les régions de Chine du Sud, tentent de reconquérir un Nord divisé en petits royaumes non-Han. Capitale Jin: Jiangkang (Nankin). Nombreux affrontements, instabilité politique chez les Jin. Période féconde sur le plan de la philosophie et de la religion. Progrès technique dans l’art du tissage, du papier, de la médecine, de la métallurgie.
Les Seize Royaumes des Cinq Barbares 304-439
Chine du Nord; affrontements incessants entre royaumes à durées d’existence limitées, dirigés par des non-Han.
Dynasties du Nord et du Sud 420-589
Affrontements multiples. Division de la Chine en deux ensemble séparés par une frontière fluctuante située au nord du fleuve Yangzi. Au Nord, succession de dynasties d’origine non-Han qui se sinisent peu à peu. Au Sud, succession de dynasties dirigées par les descendants des familles Han ayant fui le Nord. Le Sud connait une période de fort développement démographique et économique. Tant au Sud qu’au Nord, période créatrice dans les domaines politique, militaire, religieux, artistique et littéraire, adoption du bouddhisme comme religion principale. Début des sculptures rupestres bouddhistes à Datong et Longmen. Fondation du célèbre monastère bouddhiste Shaolin.
Sui 581-618
Après quatre siècles de division, le général Yang Jian, des Wei du Nord, parvient à soumettre la Chine du Sud. Il fonde la dynastie Sui, qui impose par ses réformes et ses grands travaux une unité qui sera vue, par la suite, comme naturelle. Capitale : Daxing (Xian), puis Luoyang. Construction du Grand Canal, qui relie le Nord au Sud, reconstruction de la Grande Muraille. Répartition égalitariste des terres agricoles, gouvernance centralisée, unification de la monnaie, défense améliorée des confins, soutien au bouddhisme, volonté d’unification des multitudes de peuples et de cultures présents alors en Chine. Premiers ponts suspendus à chaînes de fer, magnifiques peintures et sculptures rupestres à Dunhuang. Ayant épuisé le peuple et mené des campagnes désastreuses, la dynastie s’effondre rapidement.
Tang 618-907
L’un des âges d’or de la Chine. Stabilisation de l’empire réunifié par les Sui, belle prospérité, rayonnement culturel, dynamisme des échanges à longue distance le long de la route de la soie, et des voies maritimes méridionales, restauration du système des examens impériaux. Les haras impériaux comptent 500’000 chevaux, l’administration impériale 17’680 fonctionnaires, sans compter 57’410 employés de recrutement local. Expansion territoriales jusqu’en Mandchourie, Corée, Cachemire, avec des incursions jusque dans les confins de la Perse. La capitale, Chang’an (Xian), cosmopolite, est la plus grande ville du monde. Nombreuses ambassades japonaises. Plus ancienne monnaie chinoise retrouvée sur les côtes Est de l’Afrique; le moine Xuanzong voyage jusqu’en Inde à travers l’Asie Centrale; les Evangiles sont introduits par des nestoriens venus de Perse. En 755, la révolte difficilement réprimée d’An Lushan marque un tournant: l’aristocratie décline, au profit d’hommes nouveaux disposant des charges militaires provinciales importantes, ou des grandes commissions fiscales et financières. L’empire reste prospère mais l’autorité impériale se délite.
Développement des caractères d’imprimerie en bois; influence majeure du bouddhisme dans la culture chinoise, qui développe des spécificités chinoises; développement d’un art remarquable. Revirement en 842-845, lorsque les religions étrangères et le bouddhisme seront proscrits, au profit du taoïsme, puis du confucianisme.
Figures marquantes: les empereurs Gao Zong, Taizong, Xuan Zong, l’impératrice Wu Zetian, les poètes Li Bai et Du Fu, le peintre et poète Wang Wei.
Les Cinq Dynasties et Dix Royaumes 907-960
Période de fragmentation, de bouleversements et d’affrontements. Cinq dynasties se succèdent rapidement dans le Nord, tandis que plus de douze Etats indépendants sont fondés principalement dans le Sud. Deux régions continuent de se développer particulièrement: le Sichuan et le Bas-Yangzi. Apparition de « céramiques blanches »; en peinture, développement du courant des « paysages variés », inspiré du taoïsme, qui décrit la nature comme source d’harmonie et les montagnes comme liens sacrés entre terre et ciel. Première allusion au gouvernail dans un texte chinois.
Song du Nord 960-1127
Capitale: Bianjing (actuelle Kaifeng, province du Henan). Le territoire s’étend sur la plus grande partie de la Chine historique. Rétablissement du système de recrutement des fonctionnaires par examens, stabilité administrative. Economie florissante. Premier gouvernement au monde à émettre des billets de banque; premier gouvernement chinois à se doter d’une marine militaire permanente; premier usage connu de la poudre à canon; première désignation connue du vrai Nord à l’aide d’une boussole; premier emploi probable de la chaîne sans fin pour la transmission de la force; première écluse de canal; élaboration d’un atlas géographique détaillé; carte astronomique; horloge astronomique. Des dissensions au sujet de réformes politiques troublent la gouvernance.
Figures marquantes: le peintre Mi Fu, le poète Su Dongpo, l’empereur Huizong, peintre, esthète et collectionneur.
Jin (Jurchen) 1115-1234
Les nomades Jurchen fondent la dynastie Jin en Mandchourie, profitent d’un état de faiblesse de l’organisation militaire Song pour envahir le Nord. Ils prennent Bianjing, la capitale Song, en 1127, emmènent l’empereur Huizong en captivité. Ils se sinisent rapidement, consolident la Grande Muraille pour contenir les nomades venus du Nord. Les Mongols, dirigés par Gengis Khan, les envahissent en 1234. Capitales Jin : six villes ont été élues capitales successivement: Huining en Mandchourie, Yanjing (actuelle Pékin), Kaifeng, Liaoyang (province du Liaoning), Datong (province du Shanxi), Dading (en Mongolie-intérieure).
Song du Sud 1127-1276
Les Song ont perdu le Nord de la Chine au profit des Jurchen de la dynastie Jin. La cour impériale se réfugie au Sud du fleuve Yangzi, avec Lin’an pour capitale qui devient l’un des centres urbains les plus importants de la planète (actuelle Hangzhou, province du Zhejiang). Les terres sont riches, la région peuplée, l’économie est prospère. Renaissance de la pensée chinoise avec le néo-confucianisme, âge d’or de la peinture. Développement de la force navale. Les Song du Sud résistent aux assaut des Jin. Entre 1148 et 1194, le fleuve Jaune change son cours, se déplace du nord au sud de la province du Shandong.
Yuan (Mongols) 1279-1368
Entre 1206 et 1234, les Mongols s’unifient sous le commandement de Gengis Khan, qui entreprend la conquête des royaumes voisins, jusqu’à s’attaquer aux Jurchen, soutenus par des militaires et conseillers Han qui se sont retournés contre les Jin. Gengis Khan meurt en 1227; son fils Ogedeï lui succède, achève de vaincre les Jurchen avec la prise de Kaifeng, en 1234. Les Mongols ont ainsi régné durant des décennies sur des territoires incluant la Chine du Nord. Mais ce n’est qu’en 1271 que Kubilai Khan proclame officiellement la fondation de la dynastie Yuan, en suivant la tradition chinoise, et en l’inscrivant dans la lignée des anciennes dynasties chinoises, avant d’achever la conquête de la totalité de la Chine, en 1279, avec la chute de la dynastie des Song du Sud. Tentative d’invasion du Japon, incursion à Java, suzeraineté sur le Vietnam, le Cambodge, la Corée.
Kubilai institue certaines réformes proposées par les conseillers chinois, conserve telle quelle la structure administrative locale héritée des anciennes dynasties chinoises, mais refuse de relancer les examens impériaux confucéens (qui sera cependant réintroduit en 1315), et divise la société en plusieurs classes, les Han occupant le rang inférieur. Les conseillers chinois détiennent toujours un pouvoir important, mais sans rang officiel. En 1271 la capitale est établie à Khanbalik, actuelle Pékin, dans une ville reconstruite. Croissance commerciale, scientifique et culturelle, cosmopolitisme. Diffusion des technologies, des marchandises et de la culture entre la Chine et l’Occident.
Les pièces de monnaie disparaissent au profit du papier-monnaie; développement d’un réseau postal efficace; agrandissement du Grand Canal, qui permet les échanges entre le Nord et le Sud de la Chine; cartographie et astronomie se développent. Développement aussi du théâtre, avec accompagnement instrumental, du roman et de la littérature de voyage. La ville de Jingdezhen devient le centre mondial de la porcelaine, exportée jusqu’en Occident. Au début de la dynastie, le bouddhisme Chan était en faveur à la cour, avant d’être supplanté par le bouddhisme tibétain, qui côtoie certains rituels shamaniques mongols toujours en vigueur. Les anciennes régions des Song du Sud restent ancrées dans la tradition Han, assureront une continuité politique et culturelle entre les Song et les Ming. Les lettrés Han, exclus ou retirés, développent un style de peinture plus personnel et de nouveaux sujets, avec nombres allusions à leur situation et à celle du pays.
Déclin des Yuan à partir des années 1340, perte des relations avec les terres ancestrales mongoles. La cour, occupée par des intrigues et rivalités, se coupe de l’armée, de l’administration et de la population. Les bandits ravagent le pays, la population souffre des troubles, de catastrophes naturelles, de famines, sans soutien. La Rébellion des Turbans rouges, menée par celui qui fondera la dynastie suivante, marque la fin.
Figures marquantes: Gengis Khan, Kubilai Khan (petit-fils de Gengis Khan), Marco Polo, les peintres Huang Gongwang, Wu Zhen, Ni Zan, Wang Meng (Les quatre maîtres de la dynastie Yuan).
Ming 1368-1644
Dernière dynastie dominée par les Han. Capitale: Nankin jusqu’en 1409, puis Pékin. Refonte de la société agricole, renforcement des voies de communication: importants excédents céréaliers vendus le long des axes de communication. Croissance démographique, commerciale et artisanale des villes. Nombreux grands ateliers. Nouvelle culture centrée sur la consommation: les familles marchandes commencent de s’intégrer à l’administration, adoptent les traits culturels de la noblesse, qui pâtit un peu de la situation. Marine de guerre puissante, armée de métier (un million d’hommes). La flotte de l’eunuque Zheng He part en expédition jusqu’au Moyen-Orient. Restauration du Grand-Canal et de la Grande-Muraille, reconstruction de Pékin et construction de l’actuelle Cité Interdite (par l’empereur Yongle, entre 1406 et 1420). Essor de l’impression, du marché des livres, de la création littéraire (les grands classiques datent de cette époque). Nombreux esthètes collectionneurs qui permettent que se développent peinture, calligraphie, céramique, laque, soie, mobilier, et artisanat. A la fin des Ming, développement de la politisation des réflexions et des débats intellectuels. A partir du XVIe siècle, développement du commerce international avec les Espagnols, les Hollandais, les Portugais, le Japon. Au cour du XVIIe siècle: le petit âge glaciaire, catastrophes naturelles et épidémies ajoutés à une vie politique instable, entraînent la chute de la dynastie.
Les Portugais s’installent à Macao.
Figure marquante: l’empereur Yongle
Qing (Mandchous) 1644-1911
En rébellion ouverte contre les Ming dès 1616, les Mandchous, descendants des Jurchen, assurent progressivement leur pouvoir sur l’ensemble de la Chine, prennent Pékin en 1644, achèvent d’asseoir leur emprise sur le pays en 1683. Expansion territoriale, dont l’annexion de l’île de Taiwan en 1683. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’empire Qing connaît un long déclin, affaibli par les conflits internes comme par les pressions internationales, jusqu’à être renversé par la révolution chinoise de 1911. C’est en 1912 qu’abdique le dernier empereur, Puyi, âgé alors de six ans, laissant place à la République de Chine.
Faits marquants:
Guerres de l’opium (1839-1842 et 1856-1860)
La Chine veut faire cesser le trafic illégal d’opium, organisé dès 1816 par l’Angleterre pour inverser sa balance commerciale. L’Angleterre profite d’un incident à Canton (des caisses d’opium avaient été brûlées) pour engager une expédition militaire. Traité de Nankin par lequel la Chine accepte d’ouvrir cinq ports au commerce international et cède Hong-Kong à l’Angleterre. Puis guerre avec la France et le Japon. La Chine est battue. Les puissances européennes, le Japon, la Russie, et les Etats-Unis se partagent certains territoires. 1860: pillage de Pékin par les Franco-Anglais.
Révolte des Taiping (1848-1864)
Soulèvements populaires d’inspiration à la fois nationale, paysanne et réformatrice. Les Taiping occupent Nankin en 1853, puis menacent Pékin.
Simultanément, d’autres soulèvements minent l’Empire; par exemple les soulèvements musulmans dans le Yunnan et le Xinjiang.
Première guerre sino-japonaise (août 1894 – avril 1895)
Chine et Japon cherchent à contrôler la Corée, longtemps sous domination chinoise. La Chine est vaincue par le Japon et doit céder à celui-ci Taiwan et les îles Penghu (Pescadores) en tant qu’indemnité de guerre. Ces îles resteront sous domination japonaise jusqu’en 1945.
Le revers de la Chine est vécu comme une humiliation qui entraine une série de révolutions et changements politiques menés par Sun Yat-Sen et Kang Youwei.
Les Cent jours (1898)
Le parti des Réformateurs parvient à gagner la confiance de l’Empereur Guang Xu et tente alors d’engager la Chine sur la voie de la modernisation en mettant en place un programme de réformes de type occidental. Mais, en quelques mois, l’Impératrice Ci Xi réussit à reprendre en main les affaires du pays. L’empereur est séquestré dans une résidence du palais d’Eté où il reste jusqu’à sa mort en 1908.
La révolte des Boxers (1900)
Les membres de la société secrète Yi he tuan (Boxers) assiégent pendant plus de cinquante jours le quartier des Légations à Pékin, où sont établies les puissances coloniales. Les Occidentaux sont finalement libérés par un corps expéditionnaire formé par les troupes de sept puissances occidentales et du Japon. L’Impératrice Ci Xi s’enfuit à Xian et les vainqueurs se livrent alors au sac des palais impériaux.
Figures marquantes: les empereur Kangxi, Qianlong et Xuantong (Puyi, dernier empereur), l’impératrice Cixi, Sun Yat-sen
De la fondation de la République à 1949
La Chine est en effervescence politique, des groupes secrets armés s’organisent un peu partout, jusqu’à lancer « la révolution de 1911 ». Le Kuomindang, parti nationaliste républicain fondé par Sun Yat-Sen, accède au pouvoir. Mais Yuan Shikai, général des principales forces armées des Qing, parvient à s’imposer comme arbitre. En échange de son ralliement, il succède à Sun Yat-Sen à la présidence de la république. Mais il cherche à fonder une nouvelle dynastie, provoquant le soulèvement des républicains et et une période de forte instabilité. Yuan Shikai meurt en 1916. S’ensuit la période des « Seigneurs de la guerre », généraux et chefs de guerre se battant pour se tailler chacun leur propre domaine de souveraineté dans le nord de la Chine, tandis que le gouvernement républicain contrôle le sud du pays, tout en cherchant à reprendre le nord. En 1919, le traité de Versailles, signé entre l’Allemagne et les Alliés à la fin de la guerre 14-18, attribue la province du Shandong (sous contrôle de l’Empire allemand), au Japon, ce qui provoque la colère des étudiants chinois et des nationalistes qui dénoncent le gouvernement en place à Pékin, soupçonné de corruption dans cette affaire. Le mouvement, connu sous le nom de Mouvement du 4 mai, prend de l’ampleur et reste le marqueur de l’émergeance en Chine d’une conscience patriotique et d’un désir de réformes politiques et sociétale. Certaines personnalités du mouvement se retrouveront parmi les membres fondateurs du Parti Communiste Chinois (PCC), en 1921.
A Nankin, Tchang Kaï-chek affirme son autorité sur le Kuomintang. En 1927, il rompt l’alliance avec le PCC, qui commence de devenir trop influent à son goût. Fortes tensions entre le Kuomintang, les Seigneurs de la guerre, et les communistes, avec une prééminence du Kuomintang qui parvient à rassembler une bonne partie du territoire. En 1931 les Japonais prennent la Mandchourie, où ils installent Puyi sur le trône d’un état fantoche. Tchank Kai-chek concentre ses efforts contre les communistes, jusqu’à briser leur place-forte du Jiangxi, épisode qui provoquera leur fuite à travers le pays. Cette fuite est connue sous le nom de Longue Marche, d’où émerge la figure de Mao Zedong comme chef incontesté du parti. En 1936, Tchank Kai-chek est forcé de signer un accord avec les communistes pour faire front commun contre les Japonais.
En 1937, le Japon envahit la Chine. Nationalistes, seigneurs de la guerre régionaux et communistes affrontent l’ennemi. Le Japon contrôle l’Est du pays mais s’enlise à l’Ouest. Le Japon capitule en 1945, suite aux efforts américains et aux bombes d’Hiroshima et Nagasaki.
Taiwan et les îles Pescadores (Penghu), sous contrôle japonais depuis 1895, sont rendues à la Chine.
Le Kuomintang, installé à Nankin, exerce son contrôle sur l’essentiel du pays, en particulier sur les grandes villes, tandis que les communistes contrôlent d’importantes zones rurales du Nord. Après quelques affrontements, la guerre civile reprend à partir de 1946. Les communistes reprennent peu à peu les campagnes, tandis que le Kuomintang adopte une nouvelle constitution en 1947, cherchant à asseoir sa légitimité en tant gouvernement. En octobre 1949, les communistes proclament la République Populaire de Chine à Pékin. En décembre, face à l’avancée des troupes communistes, le Kuomintang et environ deux millions de chinois continentaux s’exilent à Taiwan, et y installent, de manière censément provisoire, la République de Chine.
Sources: Le Monde Chinois de J. Gernet; Dictionnaire de la Civilisation chinoise (Encyclopaedia Universalis); Wikipédia