Chaque souverain a rassemblé des objets qui incarnaient la légitimité du pouvoir dynastique. Des bronzes rituels de l’antiquité aux chefs-d’oeuvre artistiques de la dernière dynastie Qing, la composition des Trésors Impériaux a évolué au fil du temps. Le Trésor Impérial Qing répertoriait des antiquités, des bronzes, des jades, des porcelaines, des peintures, des calligraphies, des tissus, des sceaux, et quantité de livres rares et d’archives historiques. Après la fondation de la République, en 1911, le statut du trésor est un peu flou. Il est convenu que les collections sont sous la protection de la République ; mais à qui appartiennent les milliers d’objets d’art disséminés dans les nombreux palais ? Pu-Yi et la famille impériale, qui résidaient encore dans la Cité Interdite, considéraient qu’il faisait partie de leurs affaires personnelles, tandis que des commissions gouvernementales commençaient d’en faire l’inventaire, d’en préserver les pièces fragiles et d’organiser les premières expositions publiques.
Odyssee-carteEn 1933 les Japonais se rapprochent de Pékin. Le Trésor Impérial est emballé dans 20 000 caisses, quitte secrètement la ville pour un périple dont personne ne pouvait soupçonner qu’il allait couvrir des milliers de kilomètres et durer une vingtaine d’années. Réchappant miraculeusement au chaos de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre civile, la plus belle partie sera emportée à Taiwan par les nationalistes du Kuomintang, après leur défaite contre les communistes en 1949.